Cultiver la forêt est une tradition
pluriséculaire façonnée par les besoins de la société.
La sylviculture agit ainsi plus ou moins sur la structure et la composition
spécifique des peuplements
spontanés
et sur la qualité des bois. En Aquitaine, région la plus boisée
de France, la plupart des forêts ont été modifiées
à des degrés divers par l'action de l'homme, et ce depuis le
Néolithique, il y a 8 000 ans. Presque tous les milieux forestiers
décrits aujourd’hui résultent donc à la fois de
l’histoire naturelle et de l’histoire humaine de nos forêts.
C'est notamment le cas du massif landais de Pin maritime (plus d’un
million d’hectares), constitué à partir d'une essence
autochtone qui était spontanément présente sur les dunes
littorales et les Landes les mieux drainées. A la fin du 18e siècle,
comme en témoignent les cartes anciennes, il s’est déjà
implanté sur environ 250 000 ha, soit un quart de la surface actuelle.
Ce sont d’importants et récents travaux de fixation des
dunes
modernes, d’assainissement du plateau
landais et de boisement effectués entre la fin du 18e siècle
et la fin du 19e siècle qui ont permis la création du massif
existant aujourd’hui.
Il existe divers types de forêts cultivées qui sont l’objet
de pratiques différentes. Dans ce chapitre, une distinction est faite
entre les boisements naturels aménagés, correspondant aux forêts
dans lesquelles les essences cultivées sont naturellement présentes
dans la station, et entre les boisements de substitution correspondant à
la plantation d’essences non spontanées sur le site.