Les forêts de ravins poussent
sur des pentes fortes et des éboulis présentant des différences
d’exposition marquées et souvent très variables ainsi
qu’un climat local parfois plus frais (Tilliaies). Les blocs rocheux
de différentes tailles retiennent cailloux et terre fine. C’est
cette terre, riche en éléments nutritifs qui permet l’installation
de la végétation et notamment des arbres. Les bas de pente,
généralement garnis de
colluvions,
accueillent des types forestiers plus classiques, à base de Chêne
pédonculé. En plus d’un ruisseau, le fond du ravin comporte
aussi généralement une partie plate plus ou moins inondable
portant une végétation de milieux humides. Dans les terrains
calcaires, le ruisseau peut ne pas exister (vallon sec). L’exposition
aux éboulements, voire aux avalanches, qu’implique la pente sélectionne
les essences présentes dans ces milieux. Seules les essences dites
nomades (Erables, Frênes, Ormes, Tilleuls) supportent les pentes les
plus fortes car elles possèdent un fort potentiel de régénération
végétative (
rejets,
drageons...)
leur permettant de repartir après chablis et blessures. Ces sols sont
peu propices à la régénération par semis. Les
peuplements se présentent généralement sous forme irrégulière
du fait des variations locales importantes du sol et de la fréquence
des petits
chablis.
Les forêts de ravin sont rares car les conditions qui président
à leur existence sont peu fréquemment réunies (sols instables).
Ces forêts ont été modifiées par l’homme
de manière proportionnelle à leur accessibilité. Les
moins accessibles présentent donc aujourd’hui un état
naturel bien conservé.
Les forêts de ravin renferment une diversité floristique bien
supérieure à celle des milieux contigus. En effet, les fonds
peuvent abriter (station refuge dite abyssale) des espèces d’affinité
montagnarde (Hellébore vert, Scille lis-jacinthe…) à forte
valeur patrimoniale. La dynamique naturelle suffit à la régénération
de ces boisements. Lorsque les sols se consolident et deviennent stables ou
lorsque l’humidité du substrat change, on observe une transition
des boisements vers les hêtraies ou les chênaies
thermophiles.