DESCRIPTION
- SITUATION
Les habitats de ravins sont très rares à l’étage
collinéen du fait de la topographie peu accidentée du Bassin
Aquitain. Ils sont plus fréquents dans les zones au caractère
plus montagnard (à partir de 200 m d’altitude).
De manière générale, les forêts de ravins sont
installées sur les substrats grossiers parfois instables des pentes
raides, et des éboulis de ravins
confinés.
Le fond de ravin est souvent occupé par un cours d’eau. Le sol
souvent riche en éléments fins se développe entre les
blocs rocheux et les cailloux (
colluvions).
L’activité biologique, généralement importante,
confère une bonne fertilité aux sols.
L’exposition ainsi que la nature du sol régissent les disponibilités
en eau, les milieux pouvant être secs ou très humides. Les milieux
froids à humidité atmosphérique importante sont dominés
par le Frêne commun, l’Orme de montagne et les Erables. Le Tilleul
domine les milieux chauds et secs. Ces boisements rencontrent des conditions
difficiles car ils sont parfois soumis aux coulées de neige, à
de longues périodes de gel et, certains, à un ensoleillement
réduit… Les forêts de ravin sont des habitats rares car
les conditions qui président à leur existence sont peu souvent
réunies, ils occupent de faibles surfaces, souvent d’une manière
linéaire. Ce sont des habitats prioritaires de la
Directive
européenne "Habitats".
RISQUES ACTUELS
Les risques sont faibles et les surfaces sont stables. Ces milieux sont cependant
sensibles à l’érosion. Risques éventuels : création
de dessertes forestières, coupe rase par nécessité.
INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
La productivité des forêts de ravin a été peu étudiée.
La topographie et les sols instables de ces milieux rendent souvent l’exploitation
des bois coûteuse et dangereuse. Les bois sont souvent mal conformés
et leur valeur économique est faible. Il existe cependant des essences
naturelles exploitables qui peuvent être valorisées dans les
endroits accessibles, d’autant plus que certaines espèces rentrent
dans la catégorie des feuillus précieux (Frênes, Erables…).
L’exploitation de ces peuplements est plus liée à l’autoconsommation
qu’à l’approvisionnement des filières. La valeur
économique indirecte du maintien des sols et de la neige par ces boisements
n’est pas à négliger.
VALEUR PATRIMONIALE
Très forte au niveau régional. Ces milieux sont rares et occupent
de très faibles surfaces. Ils participent à la diversité
locale des paysages et des habitats. Ils hébergent parfois des espèces
rares et protégées (Fougères). Peu accessibles, ils présentent
souvent un bon état de conservation et sont parmi les seules forêts
qui ont été très peu modifiées par l’homme.
La richesse de la flore est bien supérieure à celle des milieux
adjacents.
REMARQUES
Dans la plupart des cas, la meilleure gestion consiste à ne rien faire.
De manière générale la dynamique naturelle suffit à
la régénération, lente, de ces boisements. Malgré
une bonne fertilité les sites sont souvent inaccessibles et dangereux
pour les engins et les personnes. Si il y a absolue nécessité
de récolte de bois, éviter la coupe rase et privilégier
le prélèvement au coup par coup ou "cueillette" des
arbres de réserve dont on a besoin. Eviter de supprimer le sous-étage.
Dans de nombreux cas les coûts d’exploitation dépasseront
les bénéfices et un arrêt de la gestion sera préférable.
La suppression des arbres par des coupes trop importantes augmente les risques
d’érosion et la mise en lumière brutale des sols peut
les dénaturer par minéralisation. Le passage de pistes au travers
de ces milieux est à éviter.