DESCRIPTION
- SITUATION
Le Chêne pédonculé est une essence de pleine lumière
qui, quand il n’est pas en situation
pionnière,
exige une bonne alimentation en eau, ainsi que des sols profonds, frais ou
humides. Il préfère les sols riches en substances nutritives
(mésotrophes ou eutrophes
mésotrophes
ou eutrophe) mais peut aussi supporter les
sols pauvres et tolère l’engorgement et l’acidité
forte de certains sols, comme par exemple dans les chênaies à
Molinie. Le Chêne pédonculé pousse préférentiellement
sur les terrasses alluviales basses des fleuves et des rivières ou
sur des colluvions de bas de pente. Il est accompagné, selon le type
d’habitat, par l’Erable sycomore, le Frêne commun, le Charme,
le Chêne sessile, le Merisier… Cette diversité est entre
autre due aux grandes variations de pH (calcicoles à mésoacidiphiles)
et d’humidité des sols sur lesquels le Chêne pédonculé
s’installe. Le sous-bois est généralement riche en arbustes
et en plantes herbacées. S’il s’est installé en
pionnier sur des sols trop secs pour lui, il sera généralement
remplacé par le Chêne sessile ou le Hêtre (dans son aire
de répartition).
En dehors de leurs stations de prédilection, les chênaies pédonculées
sont souvent des peuplements issus de la gestion forestière (
sylvofaciès)
qui, potentiellement, sont en fait des chênaies-hêtraies ou des
chênaies sessiliflores, autres types d’habitats décrits
dans ce chapitre.
RISQUES ACTUELS
Transformation des milieux (enrésinement, plantations, coupes rases).
Lors de coupes rases, le sous-étage ou le taillis (Charme) peut prendre
le dessus et empêcher la régénération du Chêne.
Ce risque existe aussi lorsque la coupe rase est à proximité
de taillis de Robinier faux acacia et que le terrain est favorable à
ce dernier.
INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
Les potentialités forestières des essences spontanées
(Chêne pédonculé, Chêne sessile, Frêne commun…)
sont intéressantes, voire excellentes, sur les sols riches et bien
alimentés en eau. Une sylviculture adaptée peut y générer
des bois de haute qualité. Le Chêne pédonculé est
sensible à la
gélivure,
défaut qui déprécie son bois. Ces essences peuvent être
plantées lorsque la régénération naturelle échoue.
La plantation d’autres feuillus peut être envisagée selon
les stations.
VALEUR PATRIMONIALE
Certaines de ces chênaies sont rares et présentent donc une grande
valeur patrimoniale. Toutes apportent une diversité dans la mosaïque
des milieux qui leur sont contigus. La chênaie à Molinie héberge
parfois des fougères rares et des sites de reproduction de batraciens.
Ces chênaies sont appréciées par la faune, et notamment
par de nombreux oiseaux (Geai des Chênes, Bondrée apivore, Pic
épeichette, Sitelle torchepot, Faucon hobereau…).
REMARQUES
La transformation et l’introduction d’essences sont déconseillées
dans les milieux les moins fréquents. L’extension de certaines
essences dites exotiques aux milieux avoisinants peut être difficile
à contrôler. Attention aux modifications causées par l’assainissement
nécessaire aux plantations en Pin maritime dans les chênaies
à Molinie.