DESCRIPTION
- SITUATION
Les conditions écologiques rudes (sols secs, généralement
calcaires ou acides filtrants, en exposition chaude) dans lesquelles se développent
ces habitats sont peu fréquentes en Aquitaine. On retrouve les chênaies
vertes (
yeuseraies)
et les chênaies pubescentes sur les causses de Dordogne, sur les pentes
des coteaux calcaires du Lot-et-Garonne et de l’Entre-Deux-Mers, sur
les falaises dominant la Gironde (de Bourg à Blaye) ainsi que sur les
rares affleurements calcaires du Piémont pyrénéen. Les
peuplements de Chêne-liège (
suberaies)
sont présents dans le sud et l’est du triangle landais (Marensin
et Néracais respectivement). Cette essence est aussi ponctuellement
présente à l’intérieur du massif landais. Ce sont
toutes des essences de lumière aimant les milieux secs et chauds. Le
Chêne pubescent est présent sur tous les sols calcaires. Sur
les sols acides non littoraux, il est remplacé par le Chêne tauzin.
Le Chêne vert, à feuilles persistantes, préfère
les sols calcaires superficiels tout en tolérant les sols acides. Le
Chêne-liège, à feuilles également persistantes,
pousse uniquement sur sols acides.
RISQUES ACTUELS
Incendies. Elimination du Chêne-liège lors des reboisements (principalement
dans le Néracais) car ils sont souvent mélangés au Pin
maritime.
INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
Le bois de
taillis
de Chêne vert ou de Chêne pubescent
est parfois commercialisé mais surtout auto-consommé en bois
de chauffage. Les rares bois de
futaie
de Chêne vert sont éventuellement valorisables par le biais de
l’artisanat (ébénisterie, manches d’outils…).
Cependant, ces forêts sont très peu productives et sont très
souvent installées sur des terrains en pente, et donc difficilement
récoltables. Dans le contexte actuel, le Chêne-liège a
une faible production de bois. Jadis le liège était régulièrement
utilisé mais son exploitation est actuellement très restreinte.
On trouve cependant fréquemment des traces de
démasclages
anciens ou récents.
VALEUR PATRIMONIALE
Ces forêts sont très peu représentées. Les espèces
végétales et les écosystèmes qui les composent
sont à l’origine de leur intérêt patrimonial. La
chênaie verte héberge des espèces méditerranéennes
peu communes en Aquitaine. Certaines peuvent aussi être présentes
dans les forêts de Chêne-liège, dont les peuplements aquitains
constituent la limite nord de l’aire naturelle et possèdent de
ce fait une forte valeur patrimoniale. Ces habitats s’insèrent
souvent dans une mosaïque de milieux (forêts, prés, bois,
pelouses, landes…) intéressante par la diversité des niches
qu’elle offre à la faune et à la flore. Les forêts
de Chêne vert et de Chêne-liège sont concernées
par la
Directive
européenne "Habitats".
REMARQUES
Il est intéressant de conserver ces milieux peu fréquents et
de favoriser le Chêne vert dans les peuplements où il est minoritaire.
Dans tous les milieux où le Chêne-liège est présent
des interventions permettent son maintien (éclaircies, conservation
des lisières…).
Attention à ne pas confondre ces milieux avec les chênaies du
littoral (chapitre sur les forêts des dunes.